Critique de : La logeuse, de Dostoïevski
Le jeune Ordynov est un noble sans le sou, menant une solitaire dédiée à ses études et sciences et à la recherche d'un logement de fortune. Son introversion, choisie au départ le rend de plus en plus malade et il est totalement dépassé par ses sentiments qu'il n'arrive pas à canaliser. Un jour sa vie bascule quand il rencontre dans la rue une jeune femme du nom de Catherine (ou Katérina, selon les traductions) et décide de la suivre. Arrivé à son logement il décide de peu à peu s'y imposer en tant que locataire. Catherine y vit avec un certain Mourine, un homme plus âgé et bien mystérieux, un vieillard étrange, moitié brigand, moitié saint qui, par la force de sa volonté, la tient enchaînée à lui.
Mais la jeune femme, avide de liberté et d'amour, cherche en Ordynov un complice : elle lui conte son histoire, histoire compliquée faite d'héroïsme, de sang et d'élans mystiques. La passion s'empare peu à peu de ces deux êtres. Mais la jalousie de Mourine va peu à peu éloigner Ordynov de ce foyer. Son ami le commissaire Iaroslav Illitch lui racontera plus tard la véritable nature du couple Mourine-Catherine, nature dont Ordynov était loin de se douter.
Ecrit dans les années 1846-1847 et publié pour la première dans "Les Annales de Patrie" entre octobre et décembre 1947, La logeuse de l'écrivain russe Fédor Dostoïevski est un court roman qui reprend les thèmes essentiels chers à l'auteur: passion maladive, religion, errements de l'âme, ambiguités relationnelles, subtile analyse des tourments de l'âme humaine..., tous parfaitement imbriqués dans un récit qui pourtant n'atteint hélas guère la qualité des autres oeuvres, plus connues, de l'auteur. Avec uniquement ses trois à quatre personnages, le roman manque un peu de profondeur et d'étendue, sachant que généralement chez Dostoïevski l'intérêt provient généralement des personnages secondaires, ici absents. De plus l'histoire a quelque peu de mal à décoller et le lecteur n'accroche que très difficilement.
Même s'il ne fait pas partie des meilleurs, un intérêt réel subsiste cependant toujours comme dans tout livre de l'auteur, et cela principalement par son écriture.
La logeuse - Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski - 1847