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clair de jour

  • avis sur le livre : Crime et Châtiment de Fiodor Dostoïevski

    Crime et Châtiment.JPG"Crime et Châtiment" est sans aucun doute l'un des chefs-d'œuvre de la littérature russe et mondiale. Écrit par Fiodor Dostoïevski, ce roman explore les thèmes de la culpabilité, de la rédemption et de la moralité à travers l'histoire de Rodion Raskolnikov, un ancien étudiant qui commet un meurtre pour des raisons philosophiques.

    Dostoïevski a su capturer l'ambiance sombre et tourmentée de la Russie du XIXe siècle, tout en explorant les profondeurs de l'âme humaine. Les personnages sont complexes et bien développés, et l'écriture de l'auteur est à la fois poignante et profonde. L'histoire de Raskolnikov est à la fois fascinante et dérangeante, car elle nous force à réfléchir sur la nature du bien et du mal, ainsi que sur les conséquences de nos actes. Le roman aborde également des questions sociales et politiques importantes, ce qui en fait une lecture essentielle pour quiconque s'intéresse à la condition humaine.

    En avril 1849, Dostoïevski est arrêté et emprisonné parce qu’il fréquente le cercle du socialiste utopiste Mikhaïl Petrachevski. Après un simulacre d’exécution sur la place Semenov, le 22 décembre 1849, il est gracié par le tsar et la peine est commuée. Dostoïevski est déporté dans un bagne de Sibérie. Dans les baraquements d’Omsk, il partage sa vie avec des forçats de droit commun. Il écrit dans sa correspondance : « J'étais coupable, j'en ai pleine conscience… J'ai été condamné légalement et en bonne justice… Ma longue expérience, pénible, douloureuse, m'a rendu ma lucidité… C'est ma croix, je l'ai méritée… Le bagne m'a beaucoup pris et beaucoup inculqué. » Cette période déterminante va marquer son œuvre et lui inspirera une partie de Crime et Châtiment, un des chefs-d’œuvre de la littérature russe. Bien que paru en 1866, ce roman peut être considéré comme le précurseur de la littérature de l’aliénation, que l’on retrouve au XXe siècle sous la plume d’auteurs comme Beckett ou Camus.

    En conclusion, "Crime et Châtiment" est un roman intemporel qui continue à fasciner et à bouleverser les lecteurs du monde entier. Fiodor Dostoïevski a créé une œuvre d'art magistrale qui restera gravée dans nos esprits pour les siècles à venir.

  • Chronique de : La Condition humaine, d'André Malraux

    La Condition humaine.JPGAu début des années 1920, alors qu’il a abandonné ses études secondaires, André Malraux, qui mène des recherches archéologiques, explore l’Extrême-Orient. En 1933, avec La Condition humaine, il clôt la trilogie que lui a inspirée cette région du monde, débutée cinq ans auparavant avec Les Conquérants et suivie de La Voie Royale.

    D’abord publié en extraits dans la Nouvelle Revue française et dans Marianne, La Condition humaine, paru chez Gallimard, obtient le prix Goncourt. On raconte que Staline aurait interdit au cinéaste Sergueï Eisenstein de mettre en scène le roman de Malraux. En 1996, lors de la célébration du 20e anniversaire de sa mort, les cendres de Malraux seront transférées au Panthéon à l'instigation de Pierre Messmer.

  • Avis sur Tourville d'Alex Jestaire

    Tourville.JPGTourville ou 775 pages d' une langue frétillante et violente, outrancière et colorée, un langage enfin à même de restituer une époque qui voit la réalité fusionner avec le simulacre médiatique.

    Pour Jestaire c'est évident, dans un monde où la télévision et les échanges automatisés d'informations ont remplacé le langage, l'écriture se doit d'être à l'image de son époque.
    A l'argot typique des adolescents du monde entier, déjà fortement teinté d'anglicisme, que nous connaissons tous, Alex D. Jestaire juxtapose plusieurs niveaux de langages différents : néologismes inventés et expressions tirées de séries télévisés ou de film, langage de messagerie sms, vocabulaire économique de la mondialisation, argot contemporain et jargon des banlieues, tout cela dans le but de parvenir à la création d'une langue actuelle, mutante, riche et complexe, mais également à sa critique.

    Un exemple ? Sur la smsisation de la langue : "les filles se mettent sur leurs lits – elles font bon C koi stambrouil ? Je leur demande vous utilisez toujours des raccourcis texto quand vous parlez ? Elle me font C koi ton D-lir ? (…) On se calme les filles– je vois bien que vous jouez avec moi que vous pourriez vous exprimer de manière disons moins cryptique - ou alors il va falloir que je sous-titre." P.126.
    Vous l'avez également remarqué, l'auteur est fâché avec les virgules et en cela il rappelle Perec (ou Djian, première période selon la grille de référence du lecteur) et ça fonctionne plutôt bien.
    Son style parlé aussi dynamique que bordélique n'en est pas moins extrêmement vivant et il est souhaitable que le lecteur doté d'un minimum de patience passe sur les tics et les tropes d'écritures pour découvrir une langue frétillante et violente, outrancière et coloré, un langage enfin à même de restituer une époque qui voit la réalité fusionner avec le simulacre médiatique.

    Teufeurs, métalleux et pontes du porno

    La force de Jestaire est aussi d'avoir su donner la parole aux différentes tribus urbaines qui peuplent sont livre (et investissent notre société), dans l'usage continu et indifférencié d'un langage qui leur est propre. Teuffeurs, jeunes bourgeois, notable, mafieux, pontes du porno, goth-metal, nerd, toutes les communautés contemporaines sont passé au crible extravagant de Tourville.
    Comme d'autre écrivains de son époque, Alex D. Jestaire parsème son texte de références et de repères connu de ses lecteurs (ou tout du moins, d'une certaine génération de lecteurs, preuve en est à la lecture d'un hilarant article du Figaro posté sur le profil myspace de l'écrivain) parfaitement compréhensible par toute une génération gavé de télé-réalité (Loft Story, Îles de la tentation, Koh Lantah, etc…), de discussion par telephone mobile interposés et de débats sur les forum informatisés, mais certainement totalement impénétrable pour une autre frange du lectorat.

     

    à suivre...

  • Chronique de livres sur le podcast et la radio

    L'art du podcast : le guide complet pour vous lancer !, de Noémie Gmür , 2021

    Ce livre complet vous guidera à travers tout ce que vous devez savoir pour lancer votre propre podcast avec succès.

    De choisir le bon équipement à créer un contenu captivant, ce livre couvre tout. Vous apprendrez à enregistrer, éditer et publier votre podcast avec facilité. Découvrez les secrets pour développer votre audience et monétiser votre émission. Avec des conseils pratiques, des stratégies perspicaces et des conseils d'experts, ce livre est votre ressource incontournable pour le succès du podcasting.

    Par exemple voir le Podcast d'Alain Marty sur radio l'Independant

     

    The Art of Podcasting: From Planning To Profits, de Teia Alicia Acker-Moore , 2020

    Ce livre met l'accent mis sur les étapes de planification du podcasting. De nombreux podcasteurs en herbe se lancent tête baissée dans l'enregistrement sans avoir de plan précis en tête, ce qui se traduit par un contenu désorganisé et inefficace. Teia Alicia explique aux lecteurs l'importance de se fixer des objectifs, d'identifier leur public cible et de créer une stratégie de contenu qui incitera les auditeurs à revenir.

    Le livre « The art of podcasting » aborde également des sujets plus avancés tels que les techniques de production, les techniques d'interview et les stratégies de monétisation. Grâce à des conseils pratiques et à des exemples concrets, les lecteurs disposeront de tout ce dont ils ont besoin pour créer un podcast réussi et durable.

    Outre les conseils pratiques, « L'art du podcast » est également une source d'inspiration. L'auteure partage son propre parcours dans le monde du podcasting, avec ses hauts et ses bas. Sa passion pour ce média est évidente tout au long du livre, ce qui motive les lecteurs à poursuivre leurs propres rêves en matière de podcasting.

     

    Histoire de la radio : Ouvrez grand vos oreilles ! Paris, Musée des arts et métiers

    Se déroulant dans le cadre emblématique du Musée des arts et métiers à Paris, ce livre emmène les lecteurs dans un voyage à travers la riche histoire de la radio. De l'invention de la radio à l'avènement des services de streaming en ligne, "Histoire de la radio" couvre tout. Que vous soyez un passionné de radio ou simplement curieux du médium, ce livre propose une mine d'informations et d'observations qui enrichiront votre compréhension et votre appréciation de la radiodiffusion.

     

    Histoire de la radio-télévision, de Pierre Albert

    Dans ce livre Albert emmène les lecteurs dans un voyage à travers l'histoire de la radio et de la télévision, de leurs débuts à nos jours.

    Le livre d'Albert regorge d'anecdotes intéressantes, de faits et de chiffres qui dressent un tableau vivant de la manière dont la radio et la télévision ont façonné notre société : des premières émissions de radio à l'ascension de la télévision comme forme dominante de divertissement, Albert explore les moments clés et les personnalités qui ont influencé le développement de ces deux médias.

    Albert explore surtout l'impact socétal de ces médias. Il aborde des sujets tels que le rôle de la radio en temps de guerre, l'avènement de la télé-réalité et l'influence de la télévision sur la politique. Ainsi, il offre aux lecteurs un aperçu complet de la manière dont la radio et la télévision sont devenues des éléments si essentiels de notre quotidien.

     

    Pour aller plus loin :

     

    Journée d'études : Publics des plateformes. Usages du « streaming » audiovisuel et de la vidéo à la demande

    livre : Créer son podcast pour les Nuls, poche, de Pénélope Boeuf

    Rapport d'étude : Publics et mesures, une sociologie de la radio , de Cécile Méadel

  • Avis sur le pola : La couleur de la peau, de Ramon Diaz-Eterovic

    La couleur de la peau.JPGDans son dernier roman, La couleur de la peau, Ramon Diaz-Eterovic confirme son aptitude à composer des histoires définitivement sombres, mais toujours très humaines. L'écrivain chilien nous invite cette fois à explorer, en compagnie du privé Heredia et de son chat Simenon, les bas-fonds de Santiago autant que les consciences des êtres qui y rodent.

    Les bienfaits de la lenteur (et d'un verre (ou deux) de vin)

    C'est avec un plaisir non dissimulé (et qui va crescendo) qu'on retrouve dans La couleur de la peau, le privé chilien Heredia, personnage à la Mike Hammer, inventé par l'écrivain Ramon Diaz-Eterovic, et avec lequel on avait fait connaissance dans La Mort se lève tôt et Les yeux du coeur.

    Heredia est toujours détective. Il a toujours un chat célèbre, Simenon, avec lequel il dialogue (le chat répond, attention, et pourrait tenir la dragée haute au Chat Mürr) et échange sur le cours du monde comme dans un café de philosophie. Heredia est toujours plus ou moins alcoolique, vieillissant, ventripotent ; un amateur de jolies femmes qui porte sur lui la séduction des âmes désabusées et le charme lourd d'une vie davantage ponctuée de ratages que de victoires. Heredia lutte contre la corruption, lève des secrets gros comme des montagnes et se laisse mener par la vie.

    Ses enquêtes sont prodigieusement passionnantes alors qu'elles évoluent à la vitesse d'un Derrick au galop : Heredia prend son temps (il n'est pas payé à l'heure, voire pas payé du tout), s'arrête immanquablement toutes les 5 ou 7 pages pour boire un coup jusqu'au bout de la nuit avec des personnages secondaires (clochards magnifiques, flics savants à la retraite, journalistes justiciers, truands qui ont une dette envers lui), qui font eux aussi le charme climatique des intrigues de Diaz-Eterovic.

    "La pâquerette dans la fange"

    Dans cette nouvelle aventure, Heredia accepte d'enquêter sur la disparition mystérieuse d'un jeune péruvien à la demande de son frère exilé comme lui pour travailler à Santiago du Chili. On découvre alors (on l'ignorait, comme à peu près tout de ce pays) que le Péruvien est au Chilien ce qu'était pour nous (jusqu'à un hier qu'on se gardera bien de dater) l'immigré africain ou maghrébin pour le Français : une sorte de main d'œuvre sous-humaine pas chère, corvéable à merci et qu'on accuse régulièrement d'ôter le pain de la bouche des natifs. Les Péruviens sont légions à Santiago et font l'objet de manifestations d'hostilité de plus en plus violentes au fil des années. L'enquête mène Heredia à filer plusieurs pistes assez exaltantes : salles de jeux clandestines, trafic de cocaïne, racisme ordinaire, le tout emballé dans des histoires de famille pas très folichonnes.

    Parmi les moments de grâce de ce roman impeccable, la rencontre amoureuse (sans espoir) entre le privé et une jeune et jolie serveuse de bar, Violeta, constitue un temps de suspension romantique sur lequel on ne crachera pas. Entre l'amitié du kiosquier Anselmo, les balades lugubres dans le Santiago des bas-fonds, La Couleur de la Peau transpire la mélancolie existentielle sur chaque page, sans jamais céder sur la qualité de son intrigue.

    C'est dans cette alchimie savante entre récit policier et pérégrinations crépusculaires que repose le talent de romancier de Diaz-Eterovic. Heredia est un compagnon de dérive incomparable, un de ces grands privés de roman qu'on suit pour ce qu'ils nous donnent : du temps, de l'ombre et un idéal en miettes. Il faut aimer descendre assez bas dans l'âme humaine pour aimer Heredia, il faut aimer souffrir et sentir le poids de son corps qui s'alourdit avec le temps, mais aussi être capable de voir l'étincelle qui crépite dans la nuit, la pâquerette dans la fange, et cetera, et cetera.

    Ramon Diaz-Eterovic

    La couleur de la peau

    Métailié Noir - 230 pages

     

  • Chroniques Economie : Un monde sans travail de Susskind et Les Illusions de la prospérité de Donnelly

    Voici la chronique de 2 livres d'économie à lire en 2024 :

    Un monde sans travail de  Daniel Susskind et Les Illusions de la prospérité, Seth Donnelly

    Un monde sans travail.JPGUn monde sans travail de Daniel Susskind

    Dans son livre novateur intitulé "Un monde sans travail", Daniel Susskind explore la manière dont les nouvelles technologies et l'intelligence artificielle remodèlent l'avenir du travail. À mesure que l'automatisation se généralise, le marché du travail traditionnel se transforme, ce qui soulève d'importantes questions sur le rôle de l'homme dans un monde où les machines sont de plus en plus capables d'effectuer des tâches auparavant réservées aux humains.

    Selon M. Susskind, cette évolution vers l'automatisation pourrait créer un monde où les formes traditionnelles de travail ne seront plus la norme. Avec l'essor de l'IA et de l'automatisation, des emplois autrefois considérés comme sûrs pourraient devenir obsolètes, entraînant une reconfiguration du marché du travail et le déplacement potentiel de millions de travailleurs.

    Toutefois, l'auteur souligne également les avantages potentiels de cette révolution technologique, tels que l'amélioration de l'efficacité et de la productivité et la capacité à résoudre des problèmes complexes de manière plus efficace. Il affirme que l'adoption de ces changements peut ouvrir la voie à une nouvelle ère d'innovation et de croissance économique.

    Dans l'ensemble, "Un monde sans travail" soulève des questions importantes sur l'avenir du travail et nous incite à réfléchir de manière critique à la façon dont nous pouvons nous adapter à un marché de l'emploi en évolution rapide. Les réflexions de M. Susskind sont précieuses pour tous ceux qui souhaitent comprendre comment les progrès technologiques modifient notre façon de travailler.

     

    Un monde sans travail – Comment les nouvelles technologies et l’intelligence artificielle reconfigurent le marché du travail, Daniel Susskind, Flammarion, 2023,


    Les Illusions de la prospérité, Seth Donnelly

    Dans son dernier livre, Les Illusions de la prospérité, l'auteur Seth Donnelly jette un regard critique sur l'état actuel de l'économie mondiale et les fausses promesses de prospérité que le capitalisme offre. À travers une recherche méticuleuse et une analyse perspicace, Donnelly dévoile les causes profondes des inégalités économiques, de la dégradation de l'environnement et des troubles sociaux qui affligent les sociétés à travers le monde.

    Donnelly affirme que l'idée d'une croissance sans fin et des économies axées sur la consommation est une illusion dangereuse qui mène inévitablement à la dévastation et au désespoir. Il met au défi les lecteurs de remettre en question les paradigmes économiques dominants et d'explorer des modèles alternatifs qui privilégient le développement durable, la justice sociale et la protection de l'environnement.

    De l'impact de la cupidité des entreprises sur les droits des travailleurs à l'exploitation des ressources naturelles à des fins lucratives, Les Illusions de la prospérité plonge dans les complexités de l'économie moderne et offre une critique éclairante des récits dominants qui perpétuent les inégalités et la destruction de l'environnement.

     

    Que vous soyez étudiant en économie, citoyen concerné ou simplement à la recherche d'une meilleure compréhension de l'économie mondiale, Les Illusions de la prospérité est une lecture stimulante qui remettra en question vos hypothèses et suscitera des conversations importantes sur l'avenir de notre planète.

    Les Illusions de la prospérité, Seth Donnelly , Critiques Editions, 2023