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avis sur le livre Champsecret Gilles Leroy

Dès lors qu’on passe à ce mode opératoire de s’épier soi-même, on entre dans l’errance de l’infinie filature : l’enquête sur soi, nul n’en connaît la conclusion.

Journal ? Récit ?  Roman ? Tout à la fois, sans doute, écriture si proche de l’intime, de l’énigme de soi-même, et si éloignée, si étrangère à sa propre vie, à la propriété de sa vie qui se soumet si mal à toute résolution, ne plus fumer, ni boire, ne plus aimer, ne plus baiser. Aucune impudeur pourtant, malgré les récits de caresses, la description crue des corps et des désirs, les aveux de faiblesses ; aucune complaisance non plus en dépit des descriptions cliniques des crises d’angoisses. Ni honte ni fierté, en somme, ou bien les deux.

Soigner ses rosiers, observer les oiseaux, planter des arbres en calculant qu’on n'atteindra jamais l’âge où ils auront grandi ; nager nu la nuit au barrage, ramener dans son lit de mauvais garçons qu’on reverra ou qu’on ne reverra pas, les aimer sans se l’avouer et s’interdire de se les attacher ; vouloir la solitude et son contraire, jouer le jeu de l’écriture, à fond ; pleurer pour rien (Retenir ses  larmes, ou l’envenimement, dit-il, le commencement de la violence), boire, fuir, rentrer chez soi ; avoir peur que sa chienne meure avant soi ; raconter la vie qu’on a, avec ses problèmes d’argent, l’amie qui meurt, les amours passées et la forme particulière qu’y prend certains jours la solitude, laisser la nostalgie venir et tâcher de lui échapper ; dialoguer avec Nego, ce double sombre du miroir.

 

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